favoris
Santé et grossesse

Décollement placentaire au 1er trimestre de grossesse


Ecrit le 29/02/2024 par La Rédaction,

Le décollement placentaire est une complication qui peut survenir dès le 1er trimestre de la grossesse. Ce phénomène se caractérise par la séparation partielle ou totale du placenta de la paroi utérine, mettant en danger à la fois la mère et l'enfant. Dans cet article, nous aborderons les causes possibles de cette situation ainsi que les risques qu'elle génère.

Recevez des échantillons et offres spéciales pour bébé GRATUITEMENT :

inscrivez-vous ! 💛

Qu'est-ce que le décollement placentaire ?

Le décollement placentaire, également appelé hématome rétroplacentaire, correspond à l'écartement du placenta de la paroi de l'utérus qui se produit lorsque des caillots de sang s'accumulent entre eux. Cette accumulation perturbe alors la circulation sanguine et les échanges de nutriments entre le fœtus et sa mère, ce qui peut engendrer des conséquences potentielles pour leur santé.

Quels sont les risques au 1er trimestre de grossesse ?

C'est grâce au placenta que le fœtus trouve sa source de nutrition et d'oxygène pendant la gestation. En cas de décollement significatif du placenta, le fœtus peut se retrouver privé d'oxygène. L'utilisation de l'échographie permet particulièrement de vérifier la persistance d'un rythme cardiaque chez le fœtus.

Un bon rythme cardiaque chez le fœtus

Lorsque l'échographie détecte une activité cardiaque chez l'embryon ou le fœtus, le pronostic est généralement très positif, avec une régression spontanée de 80 à 90 % de ces hématomes. On considère comme des facteurs de pronostic moins favorable un hématome qui persiste au-delà de deux mois.

Absence d'activité cardiaque chez le fœtus

En l'absence d'activité cardiaque détectée, l'hématome peut être un signe indiquant une fausse couche spontanée. Dans environ trois-quarts des cas, la fausse couche se résout spontanément, mais dans certains cas, un traitement médicamenteux peut être nécessaire pour faciliter l'expulsion, voire un curetage.

Il est important de noter que bien que les fausses couches soient malheureusement fréquentes, cela ne compromet pas nécessairement la possibilité d'une grossesse ultérieure menée à terme, parfois même très rapidement après.

Cependant, il est crucial de distinguer ces fausses couches isolées des fausses couches à répétition. À partir de trois fausses couches spontanées, des explorations sont recommandées, car en plus des anomalies chromosomiques chez l'embryon, elles peuvent être liées à des problèmes de santé chez la mère qui peuvent être traités, tels que des malformations du col de l'utérus et de l'utérus, des anomalies hormonales ou immunitaires, et exceptionnellement des infections.

Les causes du décollement placentaire

Plusieurs facteurs peuvent être à l'origine d'un décollement placentaire, dont principalement :

Traumatisme abdominal

Un choc violent au niveau de l'abdomen, comme lors d'un accident de voiture ou d'une chute, peut provoquer un décollement placentaire. Il est donc essentiel de se protéger et d'éviter les situations à risque durant la grossesse.

Hypertension artérielle  (liée à la grossesse ou chronique)

L'hypertension (HTA) chez la femme enceinte peut entraîner une mauvaise implantation du placenta, favorisant ainsi son décollement. Il est important de surveiller régulièrement sa tension et de suivre les recommandations médicales pour prévenir ce risque.

Infections intra-amniotique

L'infection intra-amniotique se caractérise par une infection, ainsi que l'inflammation qui en découle, affectant le chorion, l'amnios, le liquide amniotique, le placenta, la caduque basale, le fœtus ou leur association. Cette infection accroît le risque de complications obstétricales et de problèmes chez le fœtus et le nouveau-né.

Autres facteurs possibles : 

  • Âge maternel élevé

  • HTA (liée à la grossesse ou chronique)

  • Ischémie placentaire (insuffisance placentaire) se manifestant par un retard de croissance intra-utérin

  • Vascularites

  • Antécédents de décollement placentaire

  • Consommation de tabac

  • Consommation de cocaïne 

Complications associées au décollement placentaire

Le principal danger du décollement placentaire est l'hypoxie (ou manque d'oxygène) qui peut affecter le fœtus en raison des perturbations dans les échanges sanguins avec la mère. Cette situation peut provoquer :

Retard de croissance intra-utérin

Un manque d'apports nutritifs et en oxygène dans l'organisme du bébé peut engendrer un retard de croissance intra-utérin, pouvant avoir des répercussions sur son développement ultérieur.

Mort in utero

Dans les cas les plus graves, un décollement placentaire peut être à l'origine d'une mort in utero, c'est-à-dire la mort du fœtus avant la naissance.

Accouchement prématuré

Un décollement placentaire peut entraîner la mise en route du travail et ainsi provoquer un accouchement prématuré, avec les complications que cela suppose pour le bébé et sa mère.

Le diagnostic du décollement placentaire

La suspicion d'un décollement placentaire au 1er trimestre de grossesse peut être évoquée devant l'apparition de signes tels que des douleurs abdominales, des contractions ou des saignements vaginaux. 

La surveillance de la fréquence cardiaque fœtale, parfois complétée par des analyses sanguines de la coagulation et des indications échographiques occasionnelles, constitue le protocole de diagnostic du décollement placentaire (hématome rétroplacentaire). Ce dernier est suspecté en présence de l'un des événements suivants après le premier trimestre de la grossesse :

  • Saignements vaginaux

  • Douleur ou sensibilité utérine

  • Souffrance ou mort fœtale

  • Choc hémorragique

  • CIVD (Coagulation Intravasculaire Disséminée)

De plus, il doit être envisagé chez les patientes ayant subi un traumatisme abdominal. En cas d'hémorragies en milieu ou fin de grossesse, il est essentiel d'écarter le diagnostic du placenta praevia, qui présente des symptômes similaires, avant d'entreprendre un toucher vaginal, car cet examen peut aggraver les saignements en cas de placenta praevia.

Le bilan du décollement placentaire (hématome rétroplacentaire) peut inclure divers examens tels que l'enregistrement du rythme cardiaque fœtal, la numération formule sanguine, le typage sanguin et Rh, le temps de prothrombine, le temps partiel de thromboplastine, la mesure du fibrinogène, le dosage des PDF (Produits de Dégradation de la Fibrine), une échographie pelvienne, et éventuellement le test de Kleihauer-Betke chez les patientes présentant un facteur Rh négatif.

La séparation partielle ou complète du placenta de la paroi utérine peut compromettre les échanges d'oxygène avec le fœtus. Ainsi, la surveillance de la fréquence cardiaque fœtale permet de détecter des tracés suspects ou une éventuelle mort fœtale. Des résultats anormaux aux tests sanguins de coagulation ou à la surveillance de la fréquence cardiaque fœtale confirment le diagnostic. 

En cas de suspicion de placenta praevia, une échographie transvaginale complémentaire peut être nécessaire, car l'échographie transabdominale peut ne pas révéler tous les cas de décollement placentaire.

Il est essentiel de rappeler que chaque cas de décollement placentaire est unique et que seul votre médecin gynécologue pourra vous orienter correctement selon votre situation. N'hésitez pas à le consulter en cas de doute.